Grands projets numériques de l’Etat : un exercice d’équilibriste
La cour des comptes, dans l’un de ses derniers rapports, dresse un bilan sévère de la conduite des grands projets numériques de l’Etat. A croire que les bonnes pratiques connues depuis longtemps et les retours d’expériences des échecs de grands projets ne servent à rien.
Dans son dernier rapport sur les grands projets numériques de l’Etat (*), la Cour des comptes reconnait que c’est « un exercice difficile, qui n’est pas l’apanage du secteur public. Si l’État a connu des réussites notables, comme récemment celui du prélèvement à la source, il a néanmoins subi des échecs, à l’instar de grandes entreprises du secteur privé, françaises ou étrangères. » Bien évidemment, des leçons ont été tirées des difficultés passées.
La Cour des comptes, qui a audité une cinquantaine de grands projets numériques (de plus de neuf millions d’euros), déplore « le peu de progrès et des bonnes pratiques encore trop souvent méconnues. » Ainsi, les écarts entre les coûts et délais de réalisation constatés et les prévisions faites au début des projets se sont fortement dégradés depuis 2015 : les dérives ont plus que doublé et dépassent sensiblement le seuil de 30 %. Pour les magistrats, « l’ambition, posée en 2019 par le plan d’action gouvernemental pour le numérique Tech.Gouv, de ramener ces dérives à moins de 20 % d’ici 2022, apparaît difficilement atteignable sans de strictes mesures de redressement sur l’ensemble du portefeuille des projets de l’État. À de rares exceptions près, comme pour la mise en œuvre du prélèvement à la source, les ministères ont du mal à resserrer les durées de réalisation des projets. Cela témoigne de leur incapacité à ajuster le nombre et les ambitions des projets aux budgets nécessaires, pour les réaliser sur des durées plus courtes, ainsi que de leur difficulté à arrêter des projets dont l’échec est inéluctable. »
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Dominique Herbert
Consultant en systèmes d’information depuis plus de vingt ans, Dominique Herbert collabore à Best Practices sur les thématiques de gouvernance, d’organisation de la DSI et de stratégie SI.