Intelligence artificielle : incertitudes sur l’emploi, inquiétudes sur les biais

Les consommateurs utilisent déjà largement l’intelligence artificielle, par exemple, selon Gartner, 60 % recourent à des assistants de navigation (Google Maps, Waze…), 45 % acceptent l’écriture prédictive dans un message et 35 % utilisent des assistants virtuels.
Pour Helen Poitevin, analyste chez Gartner (1), l’impact de l’IA sur la population active sera significatif, dans la mesure où, dans les pays de l’OCDE, 14 % des tâches sont automatisables à plus de 70 % (cela concerne 66 millions d’actifs), 32 % des tâches sont automatisables entre 50 et 70 % et 54 % le sont pour moins de 50 %. Mais, globalement, l’IA devrait être une source de création nette d’emplois : en 2020 (année pivot où les destructions et les créations d’emplois s’équilibrent), elle en suscitera 2,3 millions pour n’en détruire « que » 1,8 million. Garner note des différences de perception selon que les entreprises utilisent ou non l’IA. Dans ces dernières, 77 % des salariés estiment que l’IA détruira des emplois, pour 23 % qui pensent le contraire. Mais dans les entreprises qui utilisent l’IA, seulement 16 % des salariés affirment qu’elle détruira des emplois, 57 % qu’il n’y aura aucun changement et 26 % qu’elle créera des emplois. « Ce sont les plus jeunes qui acceptent plus volontiers les usages de l’IA », note Helen Poitevin, qui suggère aux entreprises d’investir dans « la dextérité digitale en étant transparentes sur les usages et l’éthique. »
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.