Les entreprises du CAC 40 et le numérique
Le quotidien Les Echos a publié son classement annuel des groupes du CAC 40 selon leur niveau de maturité dans le domaine de la transformation numérique. L’enquête est menée à partir de 153 questions, regroupées en cinq catégories (technologies, culture, écosystème, sécurité, communication...).
Les cinq catégories sont les suivantes : la communication externe et la présence en ligne, l’ouverture sur l’écosystème, la maîtrise technologique, la culture digitale et les modèles de management, et la sécurité. « Les grandes entreprises françaises sont plutôt en avance et n’ont pas à rougir face aux entreprises américaines », assure Gilles Babinet, Digital Champion auprès de la Communauté européenne et qui a piloté cette enquête.
Le premier du classement est Total, qui se positionnait à la septième place en 2016, et prend la place d’Engie, lauréat de 2016. Le groupe pétrolier s’est distingué, entre autres, par plusieurs initiatives, notamment une plateforme d’idéation, l’usage des méthodes agiles, l’innovation ouverte et la valorisation des données et leur modélisation.
Dans le Top 3, outre Total, on trouve deux groupes qui y figuraient déjà en 2016 : la Société générale et Orange. Pour Frédéric Oudéa, directeur général de la Société générale, « l’enjeu est d’être un peu plus rapide que les autres tout en opposant pas discipline et agilité. » La banque a mis en place une technopôle (« Les Dunes) de 126 000 m² accueillant 5 000 collaborateurs. « C’est une manière d’inciter les équipes à travailler de manière transversale, car toutes les fonctions vont être impactées par le digital, tout le monde doit être lucide sur le fait que nous devons transformer les réseaux existants », précise Frédéric Oudéa qui a, par ailleurs, supprimé un niveau hiérarchique dans son organisation, repositionné les business units pour les rendre plus agiles et dédié 150 millions d’euros pour la formation aux métiers du futur. De son coté, Orange reste très actif vers les start-up : « Il faut avancer vite et rester simple », suggère Mari-Noëlle Jego Laveisseière, directrice exécutive en charge de l’innovation chez Orange.
Le jury a également distingué trois autres groupes pour leurs initiatives digitales : AccorHotels, pour son service « Online Chek-in, Fast Check-out », BNP Paribas, pour l’acquisition de Compte Nickel et Michelin pour ses services connectés. « Nous ne sommes plus un fabricant de pneus mais un opérateur de mobilité », assure Serge Lafon, membre du Comex groupe de Michelin. Sébastien Bazin, PDG d’AccorHotels estime qu’en matière de transformation numérique, « les dirigeants ne sont là que pour montrer la bonne direction, 90 % du travail sont réalisés par ceux qui sont dans l’ombre. »
Les groupes les plus mal notés sont plutôt des industriels comme Legrand, ArcelorMittal, Valeo, Safran. On trouve également des entreprises de l’agroalimentaire comme Danone (9,27) ou Pernod Ricard (noté 9,21) et de services telles Sodexo (8,55) et Atos, noté seulement 3,27 : un comble pour une entreprise qui se targue de vendre de la transformation digitale à ses clients et qui, sur son site Web, se définit comme « le partenaire de confiance pour votre voyage digital »...
Le classement a été publié dans le n° 20 de Digital Business Review.
Best Practices propose des publications payantes.
Comparez nos différentes offres d'abonnement.

Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.