L’automatisation et l’emploi : un état des lieux
Le McKinsey Institute a remis à jour son étude sur l’automatisation et ses effets sur l’emploi. Dans leur exercice de prospective à l’horizon 2030, les auteurs dégagent quatre tendances. La première est que l’intelligence artificielle et la robotique ont des effets positifs sur l’économie et la productivité.
Deuxième tendance : bien que, potentiellement, la moitié des emplois soient automatisables en partie ou en totalité, l’impact devrait être plus faible, autour de 15 %, en fonction des facteurs économiques, techniques et sociaux susceptibles d’affecter le rythme d’adoption. Les pays les plus développés seront davantage touchés, les salaires y étant plus élevés et les entreprises plus tentées d’automatiser pour réduire les coûts.
Troisième idée : malgré l’automatisation, la demande de travail devrait progresser, du fait de la croissance de la consommation et des investissements dans les infrastructures. « L’histoire montre que les vagues technologiques ont créé de nouveaux emplois », rappellent les auteurs. Si l’on prend l’exemple des Etats-Unis et du secteur des technologies, les consultants de McKinsey rappellent que, si, sur la période 1970-2015, ont été détruits pas moins de 61 000 emplois de dactylos, 32 000 emplois de réparateurs de machines à écrire, 881 000 emplois de comptables, 823 000 emplois de secrétaires, il s’est créé, pendant la même période près de vingt millions d’emplois, à comparer avec 3,5 millions d’emplois détruits. On obtient un solde net de 15,7 millions d’emplois créés. On peut d’aileurs effectuer le même calcul avec le secteur automobile : il a créé, entre 1910 et 1950, pas moins de 7,5 millions d’emplois et, en parallèle, en a détruit 623 000, essentiellement dans le transport ferroviaire, chez les coursiers et dans le secteur des chevaux.
Enfin, selon les consultants de McKinsey, il sera quand même nécessaire de reconvertir, par la formation, une partie de la population active (entre 3 % et 14 % selon les pays) à l’usage des technologies. Cette intéressante étude suggère que la ligne de fracture va délimiter les métiers caractérisés par des tâches physiques prédictibles (agriculture, mécanique, production...), touchés par l’automatisation, de ceux caractérisés par des tâches intellectuelles imprévisibles (ingénierie, services à la personne, management, design...), épargnés pour encore quelques décennies.
Globalement, l’évolution de l’emploi face à l’automatisation dépend de multiples facteurs et pas seulement de la vigueur des investissements en technologies de l’information : les auteurs mentionnent ainsi des facteurs tels que le vieillissement de la population, les problématiques énergétiques et de climat ou encore le rythme de la consommation des biens et des services...
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