Testeurs équilibristes

« Un testeur logiciel est un peu comme un vélo au milieu des voitures : l’environnement n’est pas toujours adapté pour le test, les équipes ne sont pas toujours collaboratives, voire, hostiles, et le testeur est rapidement amené à prendre des risques non anticipés », a résumé Guillaume Kerrien, directeur conseil CGI, lors de la dixième Journée française des tests logiciels, qui s’est déroulée le 10 avril 2018 et dont Best Practices était partenaire.

Cet événement a rassemblé plus de 1 100 personnes autour des plusieurs conférences. Il a notamment été question de l’engagement des développeurs dans la qualité logicielle, que l’on peut améliorer avec des approches de gamification, d’où l’utilité d’une stratégie Lean, et de la « test attitude » pour faire la différence, comme l’a développé BNP Paribas Cardif, avec une approche basée sur le collaboratif. Plusieurs retours d’expérience ont également été présentés, notamment celui de la SNCF sur les bonnes pratiques de développement d’un bot conversationnel (Voir Best Practices Spotlight, n° 82), de La Redoute sur ses processus de tests en production ou d’Engie sur la mise en place d’une plateforme d’intégration, de qualification et de déploiement continu autour de principes agiles et de DevOps. « Nous voyons évoluer les problématiques des professionnels pour répondre à des besoins en technologies toujours plus pointus, dans un monde hyper connecté, où l’intelligence artificielle pèse de plus en plus » commente Olivier Denoo, président du CFTL (Comité français des tests logiciels). Il est vrai que le métier de testeur est challengé par trois éléments : d’abord, le raccourcissement du Time-To-Market, à la fois chez les fournisseurs et dans les DSI, qui subissent la pression du marché. Ensuite, l’inflation des fonctionnalités des solutions impose des méthodes plus industrialisées et plus agiles. Enfin, le rythme des évolutions technologiques accroît la difficulté, notamment avec l’Internet des Objets et les algorithmes d’intelligence plus ou moins artificielle. De quoi faire du test un métier d’avenir qui gagnerait à être valorisé par les entreprises.