Surendettement
Le cabinet Gartner a publié le 23 septembre dernier une statistique très intéressante. La dette IT atteindrait les 500 milliards de dollars en 2010 et, à l’horizon 2015, ce chiffre serait doublé. Gartner définit la dette IT comme le coût de la maintenance nécessaire pour mettre à niveau les applications afin qu’elles soient « à l’état de l’art ».
Dans un contexte de réduction des budgets, il est tentant de retarder les opérations de maintenance. S’il s’agit de les reporter d’un an ou deux, cela ne pose guère de difficultés. Mais, quelle que soit la durée, il faudra un jour ou l’autre payer la facture. Pour les grandes organisations, cette accumulation peut se révéler dramatique, d’autant qu’elle est invisible. Cette « dette cachée » croit en fonction des fonctionnalités ajoutées sur des systèmes anciens, qui nécessiteront ultérieurement des efforts de maintenance, qui s’auto-entretiennent. À terme, c’est la capacité d’innovation qui est touchée. On peut imaginer, comme pour tout processus d’endettement incontrôlé, que l’organisation qui le supporte se révèle incapable de payer et se trouve en situation de faillite, ou, en tout cas, incapable de faire évoluer son SI pour l’adapter à ces contraintes business. Que faire ? D’abord prévenir le risque, en soignant la qualité du code. Ensuite, mesurer, pour identifier toutes les applications et projets à risque. Enfin, sensibiliser les directions générales au fait que « toute décision de ne pas investir dans le système d’information se paie un jour ou l’autre ». Et pourquoi ne pas créer, à l’image de ce qui existe pour les individus, une « commission de surendettement » dans chaque DSI ?
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.