Référentiels
Le métier de DSI va-t-il finir par être tellement standardisé qu’il en deviendra dépourvu d’intérêt ? Il ne s’agit nullement d’une hypothèse complètement farfelue. Qu’observe-t-on ? Que, de plus en plus, les activités de la DSI sont encadrées par des référentiels en tous genres.
On trouve ainsi, entre autres, Cobit (pour aligner la stratégie système d’information sur les métiers), Itil (pour délivrer les services aux métiers), CMMI (pour la qualité des projets informatiques) ou encore eSCM (pour une relation client-fournisseur mature). Tous ces référentiels prônent des bonnes pratiques que nous aurions bien du mal à contester quand on s’appelle Best Practices, tant elles contribuent à accroître la maturité et la professionnalisation des DSI. Mais, si l’on prolonge la tendance, ce sont quasiment toutes les missions de la DSI qui devront passer dans l’entonnoir de référentiels. On peut s’en réjouir tout comme le déplorer : la standardisation ne va-t-elle pas à l’encontre de l’innovation, notamment dans les pratiques managériales ? L’uniformisation des pratiques ne va-t-elle pas contribuer à niveler les spécificités des entreprises qui, notamment avec leurs systèmes d’information, ont su dégager des modèles plus performants que d’autres ? L’industrialisation ne va-t-elle pas, insidieusement, à l’encontre de la valorisation de l’intelligence, tout comme le taylorisme a cassé l’esprit d’initiative des travailleurs à la chaîne ? Certes, nous n’y sommes pas encore, mais la prolifération des référentiels va changer le métier du DSI. Peut-être pour lui en enlever quelques saveurs...
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.