La vallée de la mort
C’est un phénomène qui s’applique plus spécifiquement aux start-up : la « vallée de la mort ». Ce terme désigne les entreprises qui ont commencé à trouver leur marché et des clients, mais qui, à un moment donné, se trouvent bloquées faute de financements.
Il désigne également un état de désillusion, lorsqu’une entreprise expérimente, avec des résultats non concluants. Dans les deux cas, la manière de s’en sortir réside dans de nouveaux financements et de nouvelles idées. Les deux devant aller de pair : en effet, des budgets sans nouvelles idées ne conduisent nulle part, si ce n’est à retarder une échéance un jour ou l’autre fatale, comme l’ont démontré quantités de start-up qui, après un à trois ans d’existence, ont disparu en ayant gaspillé les millions de leurs actionnaires... Quant à avoir des idées sans budget pour les mettre en œuvre, c’est là aussi problématique, à moins d’être un adepte pur et dur de l’innovation frugale. On pourrait appliquer le principe de la « vallée de la mort » au management des systèmes d’information ou à la transformation numérique. En matière de gestion de projet, c’est le moment où les dépassements de budgets deviennent significatifs et où l’on se pose la question d’une rallonge financière, sans garantir son achèvement. Pour la transformation numérique, c’est le moment où on se rend compte qu’une idée n’est pas aussi géniale que prévu et qu’il faut la modifier, voire en changer. La difficulté est d’identifier le moment-clé où l’on entre dans la « vallée de la mort ». Cela suppose d’anticiper avec des signaux faibles et d’avoir préparé un plan d’action. Donc d’avoir anticipé dès le départ un échec : ce n’est évidemment pas bon pour la carrière de celui qui s’y risquera...
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.