Des emplois automatisés… ou pas
Le McKinsey Institute a remis à jour son étude sur l’automatisation et ses effets sur l’emploi. Dans leur exercice de prospective à l’horizon 2030, les auteurs dégagent quatre tendances. La première est que l’intelligence artificielle et la robotique ont des effets positifs sur l’économie et la productivité.
Deuxième tendance : bien que, potentiellement, la moitié des emplois soient automatisables en partie ou en totalité, l’impact devrait être plus faible, autour de 15 %, en fonction des facteurs économiques, techniques et sociaux susceptibles d’affecter le rythme d’adoption. Les pays les plus développés seront davantage touchés, les salaires y étant plus élevés et les entreprises plus tentées d’automatiser pour réduire les coûts. Troisième idée : malgré l’automatisation, la demande de travail devrait progresser, du fait de la croissance de la consommation et des investissements dans les infrastructures. « L’histoire montre que les vagues technologiques ont créé de nouveaux emplois », rappellent les auteurs. Enfin, selon les consultants de McKinsey, il sera quand même nécessaire de reconvertir, par la formation, une partie de la population active (entre 3 % et 14 % selon les pays) à l’usage des technologies. Cette intéressante étude suggère que la ligne de fracture va délimiter les métiers caractérisés par des tâches physiques prédictibles (agriculture, mécanique, production...), touchés par l’automatisation, de ceux caractérisés par des tâches intellectuelles imprévisibles (ingénierie, services à la personne, management, design...), épargnés pour encore quelques décennies.
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.