Cyberguerre pour les nuls
La Guerre Froide nous avait habitué à ce que les grandes puissances mesurent leur force de dissuasion et leur puissance au nombre de missiles, de chars et autres gadgets plus ou moins nucléaires dont elles disposaient.
C’est encore le cas, on le voit avec la surenchère entre les Etats-Unis et l’Iran, par missiles interposés. Les deux pays ont massivement investi dans la cyberguerre de l’information. Pour David Stupples, professeur d’ingénierie électronique à la City University of London et expert en cybersécurité, « il est largement admis que l’Iran a été responsable de cyberattaques majeures contre un certain nombre d’États du Golfe et contre des installations pétrolières saoudiennes au cours des cinq dernières années. » Et les cibles ne manquent pas : usines pétrochimiques, centrales nucléaires, transports (maritime et aérien), services publics, entreprises pharmaceutiques. Il est donc probable que des actions de guerre numériques apparaissent, en espérant que les boucliers « anti-missiles numériques » soient à la hauteur. Si des pays peuvent se comparer militairement en affichant leurs capacités numériques, ce n’est, hélas, pas encore le cas pour les entreprises. Il faudra attendre probablement encore longtemps avant que deux entreprises concurrentes, au lieu de se comparer en termes de niveau de chiffres d’affaires, de marges, de nombres d’usines ou d’effectifs de R&D, utilisent un élément de puissance tout aussi stratégique : la performance de leurs systèmes d’information. Ce sont pourtant les armes privilégiées de la guerre commerciale…
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.