Cloud sans coût
Parmi les travaux présentés lors des soutenances du mastère spécialisé Management et Systèmes d’Information de Grenoble Ecole de Management, l’un a porté sur l’impact du cloud dans l’entreprise.
A partir d’une enquête auprès de grandes entreprises, les auteurs (Jérôme Delestre, François Frolet et Audrey Riouall) ont montré que, d’une part, les chiffres sur l’usage du cloud sont largement surestimés, les entreprises étant plus prudents et distantes que ce qu’affirment les études de marchés : pour les trois-quarts des entreprises, la part des services cloud délivrés par la DSI est inférieure à 25 %. D’autre part, les deux-tiers des entreprises ne connaissent par le coût complet d’un service cloud. On ne sait donc pas si, au final, le coût du cloud est inférieur ou supérieur à son équivalent On Premise. Les fournisseurs de services cloud peuvent donc continuer à utiliser les trois techniques classiques du marketing. D’abord, le prix d’appel, à l’image des opérateurs téléphoniques : le coût d’entrée par utilisateur est faible, mais les fournisseurs se rattrapent sur le volume de consommation. Ensuite, l’illusion du budget maîtrisé, à l’image des constructeurs automobiles qui communiquent sur un budget mensuel et surtout pas sur un coût complet incluant l’entretien. Enfin, l’illusion de la liberté de choix, comme savent le faire les banquiers ou les fournisseurs d’énergie, spécialiste du verrouillage des contrats pour maintenir la dépendance de leurs clients. Le cloud est-il innovant ? En tous cas pas sur le plan marketing…
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.