Chères études
Les fournisseurs cèdent à une nouvelle mode. Celle de montrer, avec force études commandées à des cabinets « indépendants », dont on sait que leur indépendance s’arrête bien souvent aux frontières d’un chéquier bien garni, quelles sont les priorités des DSI.
Quelques exemples : tel grand éditeur de logiciels, qui propose des solutions de sécurité, nous explique qu’une « étude révèle que des pratiques non conformes liées à la gestion des utilisateurs à forts privilèges menacent la sécurité des organisations européennes ». Dans le même secteur, un autre affirme que « les DSI/RSSI placent les menaces internes délibérées en tête de leurs priorités ». Un troisième, spécialisé dans le monde bancaire, insiste sur le fait que « les acteurs de la banque-finance avouent manquer de vision globale et stratégique », et vont donc (ou devraient) tout faire pour remédier à la situation dangereuse. Pour d’autres, les DSI mettent en tête de leur agenda le décisionnel, ou la virtualisation, ou la gouvernance ou encore la dématérialisation...
C’est selon. On ne sait finalement plus ce qui est prioritaire pour les DSI. Ou plutôt si : lorsque l’on recense ces études « indépendantes », on s’aperçoit que tout semble prioritaire chez les DSI ! C’est bien le problème, car il faut nécessairement arbitrer pour faire passer du « top prioritaire » vers le « moins prioritaire » et, par la même occasion, se créer quelques inimitiés parmi les directions métiers ! On attend avec impatience une étude réellement « indépendante » pour savoir comment faire...
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.