Chance
Un article publié dans la livraison d’avril 2009 de la Harvard Business Review pose une intéressante question : « Les sociétés performantes sont-elles juste chanceuses ? »
Une étude réalisée par le cabinet de conseil Deloitte a scruté les performances financières d’un échantillon d’entreprises cotées, sur une période de dix ans. Une sur quatre a été identifiée par ses performances au-dessus de la moyenne mais ce n’est guère différent de résultats simulés. Conclusion : ce n’est pas parce qu’une entreprise est performante qu’elle a mis en œuvre des conditions spécifiques pour parvenir à ce résultat. Cela peut être le résultat du hasard, de la chance. Pour faire comprendre le phénomène, Rebecca Henderson, professeur à la Sloan School du MIT, fait l’expérience suivante auprès de ses étudiants : 70 d’entre eux jouent à pile ou face. Ceux qui obtiennent face restent debout, ceux qui tirent pile s’assoient. Au bout de six ou sept tours, il n’en reste généralement qu’un debout. à qui on peut demander : « Comment avez-vous réussi cette superbe performance ? » Alors que seule la chance en est responsable. On pourrait en déduire que des entreprises qui ont des systèmes d’information trop lourds et coûteux, peu performants, trop en décalage par rapport à l’état de l’art technologique, peuvent être financièrement performantes. Mais parce qu’elles ont simplement de la chance ! Cet argument, les directions générales, lectrices de la Harvard Business Review, vont inévitablement l’opposer aux DSI qui viendront leur expliquer que système d’information et performances sont indissociables. Aux DSI de rappeler que la chance tournera un jour ou l’autre...
Best Practices propose des publications payantes.
Comparez nos différentes offres d'abonnement.

Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.