Alternance
Comme en politique, l’alternance existe aussi dans le monde des systèmes d’information. On l’observe régulièrement, avec un turnover des DSI qui est loin d’être négligeable, même s’il n’existe pas de données statistiques précises.
Certes, les DSI ne sont pas élus par les utilisateurs, ce qui donnerait d’ailleurs probablement des résultats inattendus, mais ils le sont par les directions générales. Lorsqu’un nouveau DSI arrive dans l’entreprise, cela ressemble fort à une campagne électorale d’entre deux tours. D’abord, il lui faudra annoncer son programme et se positionner par rapport à son prédécesseur. Faut-il poursuivre la stratégie tout ERP ? Doit-on réinternaliser une partie du système d’information ? Des développements offshore sont-ils encore indispensables ? Comment réorienter la gestion de projet ? Ensuite, comme entre deux échéances électorales, les DSI doivent nouer des alliances, y compris avec des entités (on pense en particulier les directions financières) qui ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde et qui, s’il s’agissait d’une élection, auraient des programmes très différents. Enfin, même lorsque la partie semble gagnée et que le DSI est bien installé dans son poste, il reste toujours l’incertitude face à une alternance à plus ou moins long terme. Celle-ci provient le plus souvent d’un changement de direction générale, qui peut survenir brutalement. Mais il y a une réelle différence avec le monde politique : les DSI ne peuvent augmenter les dépenses durant les mois précédant l’échéance qui peut être fatale et privilégier les dépenses somptuaires pour impressionner les électeurs...
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.