Actionnaire
A en croire le titre d’un article de l’hebdomadaire Challenges (numéro daté du 2 mai), « les patrons sont sous la pression d’actionnaires insatisfaits ». L’affirmation concerne les dirigeants du CAC 40, dont certains sont sur la sellette (le patron d’Accor en a fait les frais), essentiellement pour ne pas avoir su maintenir le cours de Bourse (à défaut de l’augmenter) voire, pire, pour ne pas avoir su enrayer sa chute.
Au-delà de cette poignée de grands groupes, cette attitude concerne toutes les entreprises dès lors que, par définition, elles sont contrôlées par des actionnaires. Evidemment, l’une des voies pour minimiser les effets collatéraux consiste à réduire les coûts, en particulier ceux des systèmes d’information. Réflexe d’actionnaire... Le problème est que, pour les DSI, cette focalisation sur la création de valeur pour l’actionnaire, si elle n’est pas nouvelle, notamment dans les plus grandes entreprises, est aussi présente du côté des fournisseurs. Le dernier exemple étant l’éditeur BMC racheté par trois fonds d’investissements dont on sait que l’objectif de « création de valeur boursière » est leur principal mantra. Et il est probable qu’au cours des prochains mois d’autres mouvements similaires vont concerner les éditeurs et les SSII, dont certaines accusent des baisses de chiffre d’affaires au premier trimestre (c’est le cas pour Atos, Capgemini, Steria...). Avoir à la fois à subir les volontés des actionnaires de son entreprise et les exigences financières des actionnaires de ses fournisseurs (pousseront-ils à durcir les conditions tarifaires et contractuelles pour gagner plus ?), voilà qui devrait occuper les DSI au cours des prochains mois...
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Philippe Rosé
Docteur en sciences économiques et auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le management des systèmes d’information, Philippe Rosé est rédacteur en chef des publications Best Practices.