Un marché déconcentré, moins rentable et orienté SaaS

Le CXP vient de publier son nouveau classement Truffle 100 des éditeurs de logiciels français. Pour cette onzième édition, le chiffre d’affaires global des cent premiers éditeurs français s’élève à 6,2 milliards d’euros (pour la partie édition), soit 2,5 fois plus qu’il y a dix ans. On note trois tendances majeures.

D’abord, on observe, depuis trois ans, une dégradation de la rentabilité des éditeurs : en 2013, elle s’établissait à 6,3 % du chiffre d’affaires total, contre 8 % en 2012 et 10 % en 2011. Globalement, les résultats nets cumulés pour le Top 100 ont reculé de 20 % l’an dernier. Ensuite, on constate une percée des offres SaaS, ce qui n’est probablement pas étranger à la baisse de la rentabilité des éditeurs : 61 % des acteurs du Top 100 affirment proposer des offres en mode SaaS, ils n’étaient que 42 % en 2012.

Enfin, le marché tend à se déconcentrer : ainsi, les dix premiers éditeurs pesaient, en 2013, 64 % du marché, contre 75 % en 2005. Et les vingt premiers, qui pèsent 75 % du marché aujourd’hui, en représentaient 85 % en 2005. Cette déconcentration du marché est liée aux transformations de l’écosystème des éditeurs, résumées par Laurent Calot, président du directoire du CXP : « Les anciennes cloisons entre les éditeurs, les intégrateurs, les hébergeurs et les prestataires de services IT sont en train de se dissoudre. Le cloud dope et remodèle le paysage logiciel : de nouveaux acteurs se positionnent sur les multiples déclinaisons possibles du SaaS, proposant des services connectés spécialisés qui viendront enrichir un système d’information de plus en plus "hybride". » Cette transformation est plutôt une bonne nouvelle, pour au moins trois raisons : les plus grands éditeurs vont être de plus en challengés par de nouveaux entrants, les offres SaaS adressent de façon plus fine les besoins métier et les modèles de coûts sont plus flexibles, ce qui ne fera pas de mal aux budgets...