L'optimisme des créateurs de logiciels
Il existe un secteur qui ne connaît pas la crise : l’édition de logiciels. La troisième édition du Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français, publié en octobre 2013 par Syntec numérique et EY, nous le rappelle. Ainsi, en 2012, ce secteur pesait, en France, huit milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit une croissance de 12 %, même supérieure à celle enregistrée en 2011 (+ 8 %).
« Toutes les tailles d’entreprises profitent de la croissance et une croissance de 10 % est prévue pour 2013 et même de 19 % pour les éditeurs de taille moyenne, entre 50 et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires », assure Franck Sebag, associé chez EY.
C’est également un secteur qui recrute : pour la première fois, en 2012, l’emploi chez les éditeurs de logiciels a dépassé la barre des 50 000 personnes, soit 10 % de plus que l’année précédente. Sur le marché professionnel, ce sont les éditeurs sectoriels qui ont le plus recruté (+ 14 %).
Au-delà de ce dynamisme bien réel, les éditeurs de logiciels sont marqués par trois points faibles. Le premier réside dans l’extrême concentration du marché : 62 % du chiffre d’affaires global est généré par seulement 5 % des éditeurs. Et seulement une dizaine dépassent la barre des cent millions d’euros de chiffre d’affaires. Deuxième cause de fragilité : les sources de financement. Les éditeurs s’appuient encore majoritairement sur leurs capacités d’autofinancement, les acteurs du capital-risque étant encore peu présents (dans un quart des entreprises seulement).
Enfin, et c’est un point souligné par Olivier Ezratty, conseil en stratégies d’innovation, qui a commenté le classement lors de sa publication : « L’industrie du logiciel est bipolaire, avec, d’un côté des très brillants ingénieurs et développeurs et, d’un autre côté, des compétences marketing et commerciales peu présentes. » Pour Olivier Ezratty, « on manque de « product manager » pour associer ces deux compétences, en particulier dans les petites structures qui ont peur d’avoir de l’ambition ». Il n’empêche : en période de crise, il est quand même préférable d’être éditeur de logiciels que cabinet de conseil ou société de services, dans lesquels tout retournement de conjoncture peut être fatal...
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